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Hippolyte Blancard, un photographe exceptionnel

Baladez-vous dans le Meudon du XIXè siècle à travers les clichés poétiques d’Hippolyte Blancard (1843–1924). Pharmacien parisien et photographe amateur, il profite de ses escapades dans sa « maison de campagne » place Rabelais, pour immortaliser des scènes du quotidien et ses balades en famille.

Hippolyte Blancard, un photographe amateur à la technique professionnelle


La netteté et la qualité des photographies d’Hippolyte Blancard s’expliquent par une grande maîtrise de la platinotypie, procédé en vogue à la fin du XIXè siècle, qui tire son nom des papiers de platine utilisés pour le tirage des photos.
Hippolyte Blancard utilisait les plaques de verre comme négatif et le procédé platine ou palladium pour les tirages. Le collodion, employé pour les plaques de verre, est un produit disponible en officine, ce qui explique le nombre exceptionnel de photographies qu’a pu réaliser ce pharmacien en tant que photographe amateur.


Par ailleurs, cette technique permettait de réduire les temps de pose et révélait la finesse d’un cliché. On découvre ainsi tous les détails d’un portrait, les vues sont plus précises, les paysages plus nets, les contours davantage marqués, tandis que le tirage au platine permet d’obtenir des clichés contrastés, sans reflet et avec un aspect mat.


Ce procédé bien qu’assez répandu à la fin du XIXè siècle et au début du XXè, n’a pas perduré au-delà de la Première Guerre mondiale. En effet, ce métal rare et donc cher était souvent importé de Russie, d’Amérique ou d’Australie.
Les plaques de verre, une technique qui n’est pas à la portée de tous !


Seuls les professionnels ou les amateurs aisés avec des connaissances suffisantes en chimie pouvaient prétendre réaliser de véritables photographies en ayant recours aux plaques de verre. Celles-ci nécessitaient un travail de préparation long et fastidieux. Par ailleurs, transporter les produits chimiques, l’eau, les accessoires et les inévitables plaques de verre demandait une certaine logistique coûteuse et compliquée.

L’INFO EN +
Environ 8 000 clichés ont été réalisés entre 1885 et le début du XXe siècle. Ces photographies et plaques de verres sont conservées à la Bibliothèque nationale de France et à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

Meudon Centre

Principal centre commerçant tout au long du XIXè siècle, Meudon-centre a pourtant longtemps conservé des allures de village. Il faut attendre 1884 puis la gronde des Meudonnais contre les mauvaises conditions de circulation pour que le quartier soit modernisé. Meudon-centre est le plus ancien et le plus dense des quartiers. Dans les années 1890, il a encore des allures de village : ses rues présentent un tracé très irrégulier et ses sentiers sont souvent très étroits. Meudon-centre est également le principal centre administratif : la Mairie fait l’angle de la rue de la République et de la rue de Paris. Une école est située en contre-bas, à l’arrière de la Mairie. Néanmoins la communication reste difficile avec les autres quartiers de Meudon, les routes sont difficilement praticables l’hiver et de nombreuses protestations s’élèvent contre l’isolement du reste de la population meudonnaise.

L’INFO EN +
Il faut attendre 1884 et le mandat de Louis le Corbeiller, maire de Meudon jusqu’en 1892, pour que le centre de la Ville se transforme. Grâce à une importante politique de travaux, la rue de la République est pavée, de nombreuses maisons sont démolies afin d’élargir et d’aligner la rue de la République.

Bellevue

Dans un style très anglais, les rues et avenues du lotissement sont de grandes allées arborées et bordées de maisons individuelles dont les propriétaires sont de riches familles parisiennes.
Ces grandes familles, très influentes, possèdent la plupart des terrains à Bellevue et sont à l’origine du Temple protestant, de l’église catholique Notre-Dame de Bellevue en 1854 et du bureau de poste route des Gardes en 1880 . Elles administrent également les écoles privées et empêchent la création d’une école communale jusqu’en 1863. À plusieurs reprises dans la seconde moitié du XIXè siècle, les riches propriétaires demanderont la séparation de Bellevue et de Meudon pour constituer une commune à part.

La Grande Rue constituait le cœur de Bellevue grâce à ses cafés, commerces et restaurants dont certains étaient de grande renommée. D’abord dénommée « Route publique de Sèvres à Meudon » puis Grande Rue, elle prend le nom de rue Marcel Allégot, par délibération du 9 août 1945, en hommage au résistant F.T.P.F. mort à son retour de déportation.

Bas-Meudon

Peu représentées parmi l’ensemble des platinotypes d’Hyppolyte Blancard, les vues du Bas-Meudon, sont toutefois assez représentatives de ce qu’était Meudon-sur-Seine autrefois. À la fois industriel et lieu de promenade, le Bas-Meudon était en pleine mutation industrielle et urbaine.
Quelle était l’ambiance du quartier du Bas-Meudon ? Les cheminées des usines côtoyaient les terrasses des restaurants, les péniches amarrées au port, transportant divers matériaux et marchandises, cohabitaient avec quelques barques animant le paysage fluvial à la belle saison. Les bateaux à vapeur ou bateaux-parisiens, très fréquentés dans la semaine, connaissaient un succès particulier le dimanche permettant aux parisiens de s’évader à la campagne.

Villa d’Hyppolite Blancard

Comme de nombreux parisiens aisés en cette fin du XIXè siècle, Hippolyte Blancard possédait une « maison de campagne » place Rabelais, construite en 1882. La propriété était constituée d’une maison de maître, une dépendance, une maison de gardien, une remise et une serre avec un jardin d’agrément. Elle a été revendue en 1921 à Pierre Victor Joseph Le Verrier.

Le saviez-vous ?
Très tardivement identifié comme étant l’œuvre d’Hippolyte Blancard, la qualité remarquable de ces platinotypes n’est pas sans rappeler l’œuvre d’un autre grand photographe de son époque, Eugène Atget. Photographe professionnel doté d’un œil artistique, qualité qui peut faire défaut à Hippolyte Blancard, les deux hommes ont ainsi photographié les mêmes lieux quelques fois sous le même angle, et pour autant sans se connaître.

Les milliers de clichés d’Hippolyte Blancard révèlent une démarche unique : réaliser des photographies documentaires, quasi-journalistiques. À l’exception des photographies de la sphère familiale, sa production est un témoignage de Meudon à la fin du XIXè siècle.

L’INFO EN +
D’autres grandes demeures bourgeoises ont été photographiées à la même époque, ces fonds sont conservés au service des archives. Ainsi, les photographies de la maison de Louis Le Corbeiller, avenue Jacqueminot dans les années 1890 ou de la propriété d’Edouard Marbeau dans les années 1870 rue de l’Orphelinat sont à replacer dans ce contexte historique.

Panoramas

Cette fin de siècle est une époque charnière pour la Ville, la population ne cesse de s’accroître et l’ouverture des différentes gares modernise Meudon et accélère sa mutation urbaine. Les vues panoramiques témoignent de ces transformations en cours ou à venir.
À Meudon à la fin du XIXè siècle, la population ne cesse de s’accroître : encore de faible densité en 1870 (5000 habitants pour 1 000 hectares), celle-ci s’élève à 9 700 habitants en 1901. L’ouverture des différentes gares modernise Meudon et accélère sa transformation urbaine.
Ainsi le Val est le quartier probablement le plus touché par les évolutions urbaines de cette époque, avant la construction de la ligne de chemin de fer Les Invalides – Versailles. D’autres panoramas laissent entrevoir au loin, le Pont de Sèvres encore en pierre, ou le quartier de Meudon-Centre avant sa démolition dans les années 1960. Parallèlement à ce Meudon disparu, Hippolyte Blancard est contemporain de profondes mutations telles que la construction de la ligne de chemin de fer du Pont de l’Alma à Puteaux ouverte en 1887 ou le développement des usines au Bas-Meudon.

Processions religieuses

Habitué à photographier des célébrations religieuses ou des églises, Hippolyte Blancard, témoigne du poids de la religion catholique en cette fin de XIXè siècle et du rôle de la bourgeoisie dans la paroisse (Madame Blancard possédait son propre reposoir).
Hippolyte Blancard consacre une large part à la Fête-Dieu : pas moins de 41 photographies sont uniquement dédiées à cette journée mettant en scène des processions publiques à travers les rues de Meudon.
Des missionnaires et autres religieux mais également des laïcs, s’avançaient alors en longues files dans les rues, sous le regard des Meudonnais. À cette occasion, les maisons étaient tapissées de draps blancs et des reposoirs étaient installés pour la prière. Un dais, porté par les ecclésiastiques, abritait l’hostie sainte.

Mise à jour le : 03 février 2023